ecole de musique toulon, cours de piano
     
 
 
 
 
 
menu
 
 

IMMUNOLOGIE

 

Les promesses de l’immunologie

09.07.2015, par Louise Mussat
Système immunitaire Réponse du système immunitaire face à une infection : ce macrophage engloutit des bactéries qui attaquent l’organisme.
 Dr. D PHILLIPS/VISUALS UNLIMITED/CORBIS

Auteur d’un récent ouvrage sur l’immunologie, Philippe Kourilsky, professeur émérite au Collège de France et ancien directeur de l’Institut Pasteur, évoque les succès, les échecs et les espoirs de cette discipline dont il est l’un des grands spécialistes mondiaux.
L’immunologie existe au moins depuis le XIXe siècle. Pourtant, dans votre livre Le Jeu du hasard et de la complexité, vous parlez de la « nouvelle science de l’immunologie ». Pourquoi ?
Philippe Kourilsky1 : J’y souligne que la biologie n’est pas que la science de la vie. C’est aussi la science de la survie. Il ne suffit pas de naître et de vivre. Il faut survivre face aux innombrables hasards qui peuvent nous détruire. Pour moi, il faut élargir l’immunologie à l’ensemble des défenses naturelles de l’homme. Il ne s’agit plus seulement d’étudier celles qui combattent les agents pathogènes (virus, bactéries, champignons…), mais également celles qui s’attaquent incessamment aux « ennemis de l’intérieur », à savoir, aux innombrables erreurs commises par nos cellules au sein de l’organisme. Les plus communes, mais ce ne sont pas les seules, se produisent dans les cellules lors de la réplication de leur ADN. Ces mutations peuvent conduire au développement de cancers.

La plupart du temps, cette surveillance fonctionne plutôt bien…
P. K. : Notre organisme est une machine particulièrement robuste et performante en effet. Il est très probable que nous développions régulièrement (tous les mois, peut-être ?) des mini-cancers et toutes sortes d’infections bégnines. Nous ne nous en rendons pas compte parce que notre système immunitaire parvient la plupart du temps à s’en débarrasser, grâce à toutes sortes de contrôles de qualité qui corrigent les défaillances. Ainsi, on n’observe la tumeur cancéreuse que lorsque le système a échoué. C’est un peu comme dans l’aviation : on remarque les failles de l’ingénierie lorsqu’il y a un crash, mais on a tendance à oublier à quel point les systèmes de contrôles des avions sont efficaces. L’avion est le plus sûr des moyens de transport.

Système immunitaire Réponse du système immunitaire face à la bactérie provocant la tuberculose : les globules blancs (ici en rouge) entourent les bactéries.
 Dr. V. BRINKMANN/VISUALS UNLIMITED/CORBIS

Alors pourquoi le système échoue-t-il de temps en temps, face à ces « ennemis de l’intérieur », notamment dans les cancers ?
P. K. : Parce que le système peut être débordé, ou contourné, et qu’il peut lui-même commettre des erreurs. Il faut en général une bonne demi-douzaine de mutations pour qu’une cellule parvienne à échapper à tout contrôle et se multiplie de façon anarchique. Une mini-tumeur se développe alors. L’organisme peut parvenir à s’en débarrasser. Mais si, par hasard encore une fois, de nouvelles mutations se produisent au sein de cette tumeur, cela facilite son échappement. Dans un jeu du chat et de la souris, elle va chercher à déjouer le système immunitaire, à produire des cellules plus agressives et à leurrer son environnement afin de grandir d’avantage. Si le cancer reste si difficile à soigner, c’est aussi parce qu’il ne s’agit pas d’une seule et même maladie. Parler « du » cancer est un abus de langage. Il y a quasiment autant de cancers que de types cellulaires. Pour chacun, il faut donc apporter une réponse spécifique. Cela implique de bien connaître le cancer auquel on a affaire. Ce qui est très loin d’être aisé…

Si le cancer reste si
difficile à soigner,
c’est aussi parce
qu’il ne s’agit pas
d’une seule et
même maladie.
La chimiothérapie et les rayons ne sont pas très spécifiques…
P. K. : C’est pour cela que l’on développe d’autres techniques. L’immunothérapie, par exemple, vise à stimuler les défenses immunitaires du patient. Cela consiste à lui administrer des anticorps spécifiques, dirigés contre telle ou telle catégorie de tumeur. On peut aussi procéder en prélevant, dans les tumeurs cancéreuses, des lymphocytes T porteurs du récepteur adéquat et capables d’éliminer les cellules cancéreuses. On fait ensuite proliférer ces cellules tueuses par milliards in vitro, dans des environnements hyperstériles. Cette technique est parfois couronnée de succès, mais elle est compliquée et très coûteuse. Une nouvelle approche est en train d’émerger, qui permet de faire proliférer les bonnes cellules tueuses au sein même du corps humain. Les travaux sont en cours.

On compte désormais plusieurs cas de rémission totale de cancers grâce à l’immunothérapie…
P. K. : Attention, ne donnons pas de faux espoirs aux gens. Cela fait depuis quinze à vingt que l’on parvient à guérir les souris du cancer avec ce type d’approche. Mais il est très compliqué de remporter le même succès chez l’homme, dont le corps est plus volumineux et plus complexe. Certes, des équipes (notamment celle de Carl June, à l’université de Pennsylvanie), ont récemment obtenu une proportion impressionnante de rémissions complètes dans le cadre d’essais cliniques portant sur assez petit nombre de patients atteints de certains cancers. Mais nous n’en sommes encore qu’à la phase expérimentale. Cette précaution prise, je dois avouer que cela fait des années que je n’ai pas vu de résultats aussi prometteurs…

Immunothérapie Échantillon de sang prélevé dans le cadre d’une immunothérapie pour traiter le cancer.

Les avancées pour contrer certains agents infectieux, les ennemis de l’extérieur, sont moins spectaculaires. Pourquoi n’est-on toujours pas parvenu par exemple à élaborer un vaccin contre le VIH ?
P. K. : Les vaccins que l’on a mis au point jusqu’à maintenant étaient peut-être les plus faciles. Désormais, on s’attaque aux plus coriaces. Ceux contre les virus ou les parasites qui ont la faculté de muter très rapidement et pour lesquels il faut sans cesse adapter la réponse, comme le paludisme, la grippe (pour laquelle on ne sait pas encore proposer de vaccin universel) et le VIH… Ce dernier cumule deux casse-tête : non seulement il est en constante mutation, mais en plus il a la particularité de s’attaquer au système immunitaire. La vérité, c’est qu’avec le VIH une partie de la communauté scientifique est retournée au tableau noir afin de reprendre les fondamentaux du virus, car aucun des prototypes de vaccins préventifs n’a jusqu’à ce jour abouti. La perspective de vacciner massivement les populations, notamment en Afrique, est donc très lointaine. C’est pour cette raison qu’une autre partie de la communauté préfère se consacrer à la confection d’un vaccin non pas préventif, mais thérapeutique, qui complète, allège ou remplace le traitement par les médicaments antirétroviraux.

Vous parlez de l’immunologie comme d’une science fascinante. Pouvez-vous me dire ce qui vous surprend le plus dans le système immunitaire ?
P. K. : Beaucoup de mécanismes et de phénomènes liés à l’immunité et aux défenses naturelles me sidèrent. Ils proviennent de « découvertes évolutives » majeures. Par exemple, la faculté qu’ont nos lymphocytes B, ceux qui ont pour fonction de produire des anticorps, à combiner aléatoirement des morceaux de gènes pour dépasser la limite des 25 000 gènes que compte notre génome afin de produire des centaines de millions d’anticorps différents. L’organisme parvient ainsi à se doter d’une « couverture » anti-infectieuse quasi complète, puisqu’il est ainsi capable de répondre à l’immense variété des antigènes, qui évoluent sans cesse. Bien entendu, chaque catégorie de cellule B productrice d’un anticorps particulier n’est présente qu’en petit nombre dans l’organisme. Ce nombre est insuffisant pour pouvoir neutraliser les éléments pathogènes. Ce qui se passe, c’est que, lorsque l’anticorps reconnaît l’antigène, les lymphocytes porteurs de cet anticorps spécifique prolifèrent. Prodigieux ! Le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), pour la découverte duquel le professeur Jean Dausset a reçu le prix Nobel de médecine, est également tout aussi fascinant.

Beaucoup de
mécanismes et de
phénomènes liés à
l’immunité et aux
défenses naturelles
me sidèrent.
De quoi s’agit-il ?
P. K. : Les cellules du CMH ont pour fonction de présenter un morceau d’antigène (le plus souvent un bout de protéine, un peptide) que les cellules T vont, ou non, reconnaître grâce à leur récepteur. Mais, pour reconnaître les corps étrangers – virus, bactéries, etc. – rassemblés sous le terme de « non soi », et les attaquer, l’organisme doit d’abord apprendre à reconnaître ses propres constituants, pour les épargner. On dit que le système immunitaire doit apprendre à tolérer le soi. Cet apprentissage se fait notamment pendant la vie fœtale, par sélection : parmi les lymphocytes T, une bonne partie de ceux dont les récepteurs sont capables de se lier avec des molécules provenant de l’organisme lui-même sont éliminés. Ce qui permet d’écarter des cellules susceptibles de déclencher une réaction auto immune.

Mais ce système n’est pas infaillible…
P. K. : En effet, notamment parce que les agents infectieux ne cessent de développer des stratégies pour tromper le système immunitaire. Tel virus peut par exemple mimer telle protéine de l’organisme, de sorte que ce dernier ne se met pas en ordre de bataille, il ne se défend pas, car il n’a pas reconnu l’ennemi, il n’a pas reconnu le « non-soi ». Mais, quand il le reconnaît, les conséquences peuvent également être dramatiques. Certains virus peuvent en effet provoquer des désordres auto-immuns. Dans un premier temps, l’organisme s’attaque à un agent infectieux qui ressemble au soi. Ainsi dupé, il va ensuite prendre le soi pour du non-soi et ainsi déclencher une réponse auto-immune, c’est-à-dire s’attaquer à lui-même. C’est ainsi qu’apparaissent les maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques, le diabète, etc.

Une question plus personnelle pour terminer : pourquoi avez-vous choisi de vous tourner vers l’immunologie ?
P. K. : Je dois vous dire la vérité : c’est grâce à mon frère François. Au moment où j’ai commencé la recherche, en génie génétique, il était immunologiste avant de devenir directeur général du CNRS. Il m’a conseillé d’isoler par clonage et d’étudier les gènes du système HLA. De fil en aiguille, je suis ainsi devenu immunologiste… Je tiens à souligner que, même si j’ai fini par quitter le CNRS pour devenir professeur au Collège de France, je suis très reconnaissant envers l’organisme, qui m’a soutenu durant de très nombreuses années.

 

 DOCUMENT         CNRS         LIEN

 
 
 
 

ÉPILEPSIE

 

Étudier les signaux électriques cérébraux pour comprendre et soigner l’épilepsie


Le traitement du signal et l’automatique accompagnent la recherche pour guérir l’épilepsie. En effet, des chercheurs du Centre de Recherche en Automatique de Nancy (CRAN, CNRS/Université de Lorraine) s’associent avec des médecins pour étudier à des niveaux de détails jamais atteints les signaux électriques épileptiques et cognitifs, et ainsi mieux comprendre le fonctionnement du cerveau en général.

Les épilepsies sont des maladies cérébrales causées par un dysfonctionnement neuronal (hyperexcitabilité et hypersynchronie) qui se traduit par la survenue de crises épileptiques et de troubles cognitifs (perception, reconnaissance, langage…) associés. Dans 20% des cas, les épilepsies sont réfractaires aux traitements médicamenteux. Dans ces cas, si la zone cérébrale à l’origine des crises est focale et unique, il peut être proposé une intervention chirurgicale pour retirer cette zone malade du cerveau. Avant l’opération, il est nécessaire d’identifier et de localiser les réseaux de neurones épileptiques mais aussi de cartographier les réseaux cognitifs qui doivent être préservés de la chirurgie. Pour cela, l’enregistrement de l’activité électrique du cerveau (électroencéphalographie ; EEG), qui atteint une précision de l’ordre de la milliseconde, est réalisé à l’aide d’électrodes profondes implantées dans le cortex pour cibler précisément des populations de neurones.

Depuis 2015, grâce au soutien de la Région Lorraine et de la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau, un nouveau dispositif d’enregistrement EEG à l’échelle cellulaire est venu compléter la plateforme de recherche de l’UMR. L’épilepsie mais aussi le fonctionnement cérébral normal (en particulier à Nancy la perception et la reconnaissance des visages ; collaboration avec B. Rossion, Université Catholique de Louvain, Belgique) peuvent être ainsi décodés à différentes échelles avec un niveau de finesse rarement atteint chez l’Homme.
De plus, la combinaison simultanée de ces enregistrements EEG intracérébraux (donc rares !) avec des enregistrements EEG à la surface du cuir chevelu permet à Laurent Koessler du CRAN de mieux comprendre comment le signal électrique est perturbé, modifié, tout au long de son parcours depuis la source cérébrale jusqu’à la surface du cuir chevelu. Ses travaux se font dans le cadre du projet ESPaCE en collaboration avec l’unité d’épileptologie et de neurochirurgie du CHRU de Nancy. L’accès à ces données rares et à ce matériel de pointe devrait permettre ainsi de mieux modéliser les tissus cérébraux qui conduisent le signal électrique mais aussi les sources de l’activité électrique cérébrale (neurones ou population de neurones) afin d’établir des corrélations entre des signaux électriques enregistrés à différentes échelles anatomiques : du cuir chevelu jusqu’aux neurones. La cartographie et l’identification de signatures électriques permettent ainsi d’accompagner le médecin dans le diagnostic, en lui indiquant les zones touchées par la maladie, et déterminer si l’opération est possible sans avoir à introduire nécessairement des électrodes intra-crâniennes. Mieux, cette cartographie de la corrélation surface-profondeur du fonctionnement du cerveau permettra d’extrapoler les résultats aux sujets sains afin d’améliorer la compréhension du cerveau dans son ensemble et d’explorer d’autres maladies neurologiques.

Ces travaux sont menés également en lien avec Romain Postoyan, chercheur automaticien au CRAN. En effet, le fonctionnement des neurones, quand ils se couplent les uns avec les autres pour travailler ensemble, peut être appréhendé du point de vue de l’automatique. Des systèmes de bouclage existent entre les structures cérébrales et les paramètres d’activité des neurones peuvent être estimés par des méthodes de l’automatique (ANR JCJC SEPICOT). L’automatique vise ainsi à estimer en direct l’état des populations de neurones mises en jeu. Par exemple, les résultats obtenus pourraient ainsi alerter les médecins ou le patient de la survenue imminente d’une crise en anticipant le dérèglement des neurones. À très long terme, le rêve est de pouvoir mettre en place dans le cerveau une microélectrode couplée à un dispositif automatique pour réguler le dysfonctionnement des neurones, comme cela peut déjà être fait notamment dans la maladie de Parkinson.

 

 DOCUMENT         CNRS         LIEN

 
 
 
 

NEUROCHIRURGIE : FUSION D'IMAGES

 

Fusion d’images : des outils au service des neurochirurgiens


PAR
Christine Leininger
NIVEAU DE LECTURE
Intermédiaire  
PUBLIÉ LE
01/06/2006
 
Opérer les lésions du cerveau est un des objectifs de la neurochirurgie. Une lésion est pour le neurochirurgien une cible qu'il s'agit d'atteindre et d'enlever, tout en préservant autant que possible les tissus fonctionnels. Or ces zones ne sont souvent pas repérables à l'œil nu. L'imagerie peut alors apporter une aide avant et pendant l'opération.
Le cerveau est un organe à part, puisque chaque zone correspond à une fonction : motricité, langage, vision, etc. Les structures cérébrales doivent être considérées sous un double aspect anatomique et fonctionnel.

Pour préparer son intervention, le neurochirurgien doit définir la zone cible, c'est-à-dire localiser l'emplacement de la lésion, mais aussi les zones à éviter, qui sont les zones fonctionnelles proches, ainsi que des zones de repère, permettant de se repérer dans les images et dans la réalité, et enfin une trajectoire d'accès, qui peut par exemple suivre des sillons corticaux.

Un travail d'équipe
Autrefois, le neurochirurgien se basait sur des informations génériques, telles que des atlas anatomiques du cerveau publiés sur papier, et sur sa propre expérience. Depuis quelques années, il peut disposer des données concernant le patient qu'il doit opérer, fournies par différents dispositifs d'imagerie. Les images pré-opératoires sont principalement obtenues par imagerie par résonance magnétique (IRM) pour les aspects anatomiques, et par tomographie d'émission de positons (TEP), par tomographie d'émission monophotonique (TEMP), par magnétoencéphalographie (MEG) ou par IRM fonctionnelle (IRMf) pour les aspects fonctionnels. Pour repérer dans ces images les informations utiles, l'informatique intervient. Plus précisément, le système développé par les chercheurs en informatique de l'équipe INSERM-INRIA VisAGeS à Rennes, et notamment Pierre Jannin, chercheur à l'INSERM, sert à mettre en correspondance les images obtenues, à en extraire les données utiles pour l'opération, et enfin, à les présenter au neurochirurgien de la façon la plus ergonomique possible.


Recalage d'images : une image multimodale est obtenue à partir des images provenant de différents dispositifs.
Images : équipe VisAGeS.
La méthodologie choisie pour développer ce système est itérative. Elle part des besoins des médecins afin de spécifier des outils, puis réalise des prototypes et les évalue techniquement et cliniquement en salle d'opération. Enfin, les résultats de cette évaluation font progresser les spécifications. L'efficacité de cette méthode tient au fait qu'elle est mise en œuvre par une équipe de recherche pluridisciplinaire, associant des neurochirurgiens et des informaticiens, qui ont appris ensemble à partager les mêmes préoccupations et le même langage. Les industriels de l'imagerie sont aussi impliqués au travers de thèses CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche). Les développements s'appuient ainsi sur les appareils existants, ce qui est réaliste par rapport aux contraintes économiques.

Planifier l'intervention
Pour repérer les différentes zones importantes pour l'opération, le neurochirurgien se base sur une vue tridimensionnelle du cerveau, obtenue à partir d'images pré-opératoires.



À partir de l'IRM et d'images TEMP, on dispose de deux volumes orientés différemment, et on souhaite les combiner en un seul. La mise en correspondance des images est effectuée par des techniques de recalage d'images. Le principe de base est de repérer un certain nombre de structures dans le premier volume, et les structures qui leur correspondent dans le second. Par exemple, on repère 3 points dans l'IRM et les points correspondants dans les images TEMP.


On cherche ensuite les transformations - combinaisons de translations et de rotations - qui permettent de passer des uns aux autres, en essayant d'obtenir la meilleure. D'un point de vue mathématique, il s'agit donc de définir une fonction de coût, et une méthode d'optimisation qui permet de converger vers la meilleure solution possible. Cette mise en correspondance peut aussi utiliser directement les niveaux de gris des images.

De la même manière, on recale les images IRMf et TEP, si elles sont disponibles. Ensuite, on extrait des différentes images les structures qui intéressent les chirurgiens. On parle de « segmentation » de structures dans les images. Puis, tous les objets segmentés à partir des images multimodales sont regroupés dans une même image 3D.


En salle d'opération
Rendre les données disponibles pendant l'opération s'avère le plus délicat. Pour les informaticiens, le fait de travailler en synergie avec les neurochirurgiens révèle ici tous ses avantages.

Il faut en effet mesurer à quel point la salle d'opération est un milieu particulier, où tous les dispositifs convergent vers un seul but : assister le neurochirurgien dans son intervention. Il est exclu d'encombrer l'espace par des appareillages volumineux. Au contraire, il convient de proposer une solution qui modifie le moins possible les habitudes des neurochirurgiens. Comme le neurochirurgien opère à travers le microscope chirurgical, les informaticiens ont choisi de présenter les informations venant de l'imagerie en les superposant sur l'image du patient qui est vue dans ce microscope. Les informations extraites des images sont représentées sous forme de contours de couleur.

À nouveau, ce sont des techniques de mise en correspondance géométrique qui sont utilisées pour recaler les images. Les points de repère, matérialisés par des pastilles collées sur le crâne du patient, sont visibles sur les images pré-opératoires, et sont repérés en salle d'opération à l'aide d'un système de neuronavigation. On les pointe avec un outil en forme de crayon, dont la position est détectée par triangulation à partir des images de trois caméras.

Malheureusement, les choses ne restent pas aussi simples lors de l'intervention. Lorsque le neurochirurgien ouvre la boîte crânienne, se produit un phénomène d'affaissement du cerveau, appelé brain-shift en anglais, qui rend obsolètes les informations acquises avant l'opération.

Or il n'est pas envisageable de recommencer l'acquisition des données. Il devient donc nécessaire de mettre à jour les images acquises avant l'intervention, afin de prendre en compte la déformation du cerveau. Une solution consiste à utiliser un dispositif léger et rapide, comme une échographie par exemple, afin d'obtenir de nouvelles informations succinctes, et de les fusionner avec les indications plus précises provenant des images pré-opératoires.

Mais la déformation est telle qu'un recalage rigide n'est pas possible. Il faut utiliser une technique plus complexe, de recalage non rigide, non linéaire, qui calcule la déformation en chaque point de l'image. Un tel calcul de recalage pourra être nécessaire plusieurs fois au cours de l'opération.

Vers la neurochirurgie guidée par l'image
Présenter la bonne information au bon moment pour aider le neurochirurgien, c'est ce qui guide le développement des techniques informatiques de fusion d'images. Dans ce but sont aussi élaborés des modèles de procédure chirurgicale. En effet, si les grandes étapes de la chirurgie sont connues a priori, il devient possible d'anticiper ce que le neurochirurgien aura besoin de voir lors de ces différentes étapes. Et si cette connaissance est couplée avec le logiciel de visualisation d'images, alors l'accès aux images et le mode de représentation peuvent être adaptés en fonction de ces besoins.

Dans le contexte de la chirurgie, il est indispensable d'évaluer avec rigueur le fonctionnement global du système ainsi que la précision spatiale de chacun de ses composants. Aujourd'hui, ce dispositif de neurochirurgie guidée par l'image est utilisé expérimentalement au Centre hospitalier universitaire de Rennes pour certaines interventions. Le bénéfice pour le patient ne fait pas de doute. Des lésions peuvent être opérées à un stade plus précoce. Et les zones fonctionnelles sont mieux préservées, ce qui améliore la qualité de vie du patient après l'intervention.

Les recherches se poursuivent, afin de continuer à enrichir l'information fournie aux neurochirurgiens, en intégrant de nouvelles modalités d'imagerie, qui permettent de mieux caractériser les zones lésionnelles. Pour aller encore plus loin dans l'aide à la prise de décision et à l'action.

Ce document a été rédigé d'après les indications de Pierre Jannin document externe au site, chercheur CR1 à l'INSERM, et Xavier Morandi, neurochirurgien et Professeur d'anatomie, tous deux membres de l'équipe VisAGeS  document externe au site.

 

DOCUMENT       inserm.fr         LIEN

 
 
 
 

SYDROME DE RETT

 

Syndrome de Rett

Février 2010

Le syndrome de Rett est une maladie d’origine génétique se traduisant par un trouble grave du développement du système nerveux central. La maladie doit son nom au neuropédiatre autrichien Adreas Rett (1924-1997), qui en fit la première description en 1966. Mais c’est un article de 1983 qui a attiré l’attention des psychiatres et neurologues sur ce trouble grave, que l’on assimilait à tort à l’autisme.

Prévalence

Le syndrome de Rett est une maladie rare : sa prévalence (nombre de cas total dans une population donnée) est estimée entre 1 cas sur 10 000 et 1 sur 15 000. En France, cela représente 25 à 40 nouveaux malades diagnostiqués chaque année (source : Orphanet). Le syndrome de Rett a pour particularité de ne toucher que les filles, en raison de sa cause génétique.

Cause

L’explication du syndrome de Rett a été apportée en 1999 : il s’agit d’une anomalie du gène MEPC2, situé sur le chromosome X, qui code pour la protéine du même nom. Cette maladie liée à un chromosome sexuel s’exprime chez les filles porteuses de la mutation, mais pas chez les garçons. Le gène muté a une influence sur l’expression d’autres gènes qui contribuent à la formation du système nerveux. Dans 15 à 20 % des cas cependant, des enfants présentant tous les symptômes du syndrome de Rett ne sont pas porteurs de la version délétère du MEPC2. Il est probable que d’autres mutations aboutissent à un tableau clinique comparable. Ce qui n’est pas étonnant puisqu’un grand nombre de gènes sont impliqués dans le développement et le fonctionnement du cerveau.

Le syndrome de Rett est-il héréditaire ?
Non, bien que la maladie soit génétique. Dans 99 % des cas en effet, on ne trouve aucun malade dans la famille du patient. La mutation délétère est dite "de novo", c’est-à-dire qu’elle survient accidentellement sur le chromosome X du spermatozoïde fécondant l’ovocyte de la mère. Si des parents ont déjà un enfant atteint, ils peuvent cependant demander un diagnostic prénatal dans le cas d’une nouvelle grossesse.

Symptômes

Trouble du développement, le syndrome de Rett est évolutif. Et il peut présenter des symptômes variables selon les sujets. Le fonctionnement et le comportement des personnes atteintes ne présentent rien d’anormal à la naissance. Mais entre 1 et 4 ans, les enfants deviennent irritables, pleurent souvent, fuient les contacts. La préhension manuelle, acquise en première année, stagne ensuite et laisse place à des gestes stéréotypés. Le langage se développe peu. Les fillettes souffrent de retards psychomoteurs, de troubles du sommeil, de convulsions et parfois d’automutilation. De 2 à 10 ans, la majeure partie des symptômes persiste, avec également une raideur des membres (spasticité), des troubles de l’équilibre (ataxie) et des défaillances respiratoires. Le périmètre crânien diminue, ce qui manifeste un arrêt de la croissance cérébrale. Inversement, le contact avec l’entourage s’améliore. Après 10-15 ans, l’évolution tardive du syndrome de Rett est dominée par des troubles musculaires (amyotrophies) et squelettiques (scoliose), imposant souvent l’usage d’un fauteuil roulant. La longévité est moindre que celle de la population générale, mais elle est difficile à estimer.

Des formes atypiques, un diagnostic parfois malaisé
Les signes cliniques ne permettent pas toujours un diagnostic aisé du syndrome de Rett, qui est souvent confondu avec d’autres troubles envahissants du développement, au premier rang desquels l’autisme. De surcroît, il en existe des formes atypiques : manifestation du trouble dès la naissance, ou au contraire plus tardive (après 5 ans), atteinte variable du langage et du comportement social, présence d’épilepsies. Seul le test génétique permet un diagnostic sûr, au moins dans les 80 % de cas où le gène MEPC2 est impliqué.

Traitements

Il n’existe aucun traitement curatif de la maladie, mais la prise en charge des symptômes est importante. L’enfant est ainsi traité pour les manifestations musculaires, squelettiques, respiratoires et orthopédiques, ainsi que pour les crises d’épilepsie si elles sont présentes. Une prise en charge éducative permet aussi de développer au mieux les potentialités cognitives présentes chez la jeune malade.

 

DOCUMENT        inserm.fr       LIEN

 
 
 
Page : [ 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 ] Précédente - Suivante
 
 
 


Accueil - Initiation musicale - Instruments - Solf�ge - Harmonie - Instruments - Vidéos - Nous contacter - Liens - Mentions légales /confidentialit�

Initiation musicale Toulon

-

Cours de guitare Toulon

-

Initiation à la musique Toulon

-

Cours de musique Toulon

-

initiation piano Toulon

-

initiation saxophone Toulon

-
initiation flute Toulon
-

initiation guitare Toulon

Google